Arras au Moyen Age

Le festival ATREBATIA vous invite à  remonter le temps et découvrir le patrimoine médiéval arrageois. Partez à  la rencontre des trouvères et conteurs, et plongez dans l'ambiance du marché tel qu'il se déroulait déjà  il y a plusieurs siècles sur la Place des Héros.

Le XIIIème siècle, période de prospérité et d'essor culturel de la ville

Au XIIIème siècle, Arras est une ville prospère, l'une des plus peuplées du royaume de France. Réputée pour sa présence sur tous les grands marchés d'Occident, elle est aussi la capitale littéraire de la langue d'oïl.

Arras ville marchande

C'est au XIIIème siècle qu'Arras connait son apogée grâce à  l'essor de son commerce. Déjà  au XIIème siècle les places d'Arras sont occupées par le marché. L'actuelle Place des Héros accueille l'étal des bouchers et la halle aux draps. C'est d'ailleurs le commerce de la draperie qui fera la richesse et la renommée de la ville. En effet, le mot « Arras » vient de « Arrazi », signifiant « tapisserie ». L'exportation des tissus se fait jusqu'en Angleterre, mais également dans le bassin méditerranéen. Au XIIIème siècle, les arrageois participent aux célèbres foires de Champagne comme à  Troyes ou Provins. Grâce au commerce, la bourgeoisie s'enrichit et prend peu à  peu du pouvoir. Elle s'émancipe du pouvoir religieux dès le XIIème siècle avec l'apparition des premiers échevins, ancêtres des conseillers municipaux. De plus, cordonniers, monnayeurs, tisserands et autres artisans se regroupent en corporations de métiers afin d'augmenter leur influence. On voit donc deux pouvoirs s'opposer : le pouvoir religieux de l'abbaye Saint Vaast et le pouvoir laïc de l'échevinage, composé essentiellement de bourgeois. C'est de cette opposition que naîtront aux XVème et XVIème siècles le beffroi et l'hôtel de ville d'Arras. Symbole des libertés communales, le beffroi rivalisera avec les clochers des églises et rythmera la vie au son de son carillon.

Arras, berceau du théâtre et de la poésie

Arras, « la ville aux quatre-vingt poètes », est au XIIIème siècle le plus grand centre littéraire urbain d'Europe. Nombreux sont les trouvères originaires d'Arras. Jean Bodel, jongleur et poète mort en 1210, est l'auteur de plusieurs pastourelles et fabliaux. Le « Jeu de Saint Nicolas » est d'ailleurs le premier miracle écrit en langue vernaculaire. Son successeur Adam de la Halle écrit quant à  lui « Le Jeu de la Feuillée » ou encore « Le Jeu de Robin et Marion. » Le jeu-parti est un genre littéraire né à  Arras et reste encore de nos jours une spécificité du Nord de la France. Il s'agit d'un texte lyrique dialogué, faisant participer deux trouvères. A tour de rôle, chacun soutient un point de vue différent avant de s'en remettre le plus souvent à  l'avis d'un arbitre extérieur. Le jeu-parti peut être comparé à  l'ancêtre du théâtre que nous connaissons aujourd'hui.